
Merle au pont

Poussière
poussière
comme une neige
sur mes désirs gisant
Vent
vent
érodant ma peine
jusqu’à sa poussière même
Avec la lucidité
d’une citare égarée
dans un siècle blindé
il y a des cinglés
qui font des enfants
rien qu’en posant
leurs mains
sur des orphelins
ou en fredonnant
l’air du temps
à la jeunesse
disponible.
arrête, repose, réfléchis
aie confiance en moi
je suis au bord du ruisseau
caressant, caressé
des mains des doigts
de l’eau de l’âme
redresse, marche, pars
aie confiance en moi
j’hésite au pied du lit
j’interroge la fenêtre
et ses rideaux idéaux
je ne choisis que l’aube
que l’aurore et l’orée
frémis, remue, respire
aie confiance en moi
montre-moi les boulevards
où je peux gambader
que je miroite un sourire
sur ta cornée délavée
pose, caresse, dors
souviens-toi de moi
près d’un escalier abrupte
une main vers toi
une autre là-bas
dans la pénombre
d’avant ton éveil
Elle est de retour
la saison du désir
la raison des amours
Déjà le soleil
échauffe les esprits
attise l’œil et l’abeille
Couperons les roses
en seront coupable
et de pires belles choses
Humecterons nos lèvres de sang
dans un élan passionné
il aura mué le lièvre blanc
À l’orée de ton coeur
mon regard repère
le sentier sinueux
d’où les fée ricanent
Happé par les tons
débordant de vert
ma pudeur se mêle
à ta chaleur ambiante
Dans le sous-bois de toi
mes doigts vont baignants
pour y renaître émoi
dans la sève et le sang