Un peu de lumière
pour retrouver l’univers
à travers le smug de Shanghai
Un peu de lumière
pour mes frères et mes pères
à travers la poussière militaire
de l’aciérie, de la scierie, de la Syrie
dans toutes les Libye de nos limbes
et ma lubie libertaire
Une peu de lumière
pour le partage des exiles
à travers la grisaille du white trash nord-américain
pour qu’elle nous exhalte
vers la verdure d’une jeunesse à nommer
vers une grande architecture tectonisée
Un peu de lumières
pour s’esclaffer de rire de Rio à Riyad
de la rivière à la rizière
à travers le gâchis des oligarchies
Entre le Nord et le Sud
de la carte magnétique
et l’étique maligne
des porte-folios trop tropicaux
Un peu de lumière
pour que luise ton œil, ta larme et ta vie
à travers le chagrin que j’ai versé sur toi
cette nuit, ce matin, aujourd’hui
Que scintillent ces mots
romantiques, élégiaques et névralgiques
à travers les tics et les tacs du retardement ambiant
Pour que quand le Grand Soir viendra
ni la nuit ni le monde ne tombe