En silence
se souriant, se regardant
Aux creux d’halètements sourds
serrés, noués
Dans un rire sonore
qu’honore le voisinage
Ils s’aiment
En silence
se souriant, se regardant
Aux creux d’halètements sourds
serrés, noués
Dans un rire sonore
qu’honore le voisinage
Ils s’aiment
Dans le vaisselier
un verre égratigné
pour elle ainsi écrit
Pleine la rivière
En peine la vallée
Un pont qui n’en peut plus
Dorénavant entre nous
entre l’astre et la Terre
un ciel meurtri
Brûlée, la forêt
Je trace au fusain
l’écho du dernier iceberg
Marée basse
Un phare s’éteint
Marée haute
Un fort s’effondre
Temps de guerre
Le temps tempête
Une langue languit
Sauront-ils refaire leur nid?
Sur la jetée
je t’embrassai
Le soleil ému
alla mouiller
L’été retient tout
du printemps qui se gonfle
L’entasse dans son vent
ses nuages et ses nuits
L’été sait savourer
sa gloire et ses fleurs
Leur donne à boire
à vivre et à rêver
L’été retient tout
du printemps qui se meurt
De mes passions
déjà longtemps passées
ne reste plus rien
sinon l’espoir dont je me souviens
Poussière
poussière
comme une neige
sur mes désirs gisant
Vent
vent
érodant ma peine
jusqu’à sa poussière même