En silence
se souriant, se regardant
Aux creux d’halètements sourds
serrés, noués
Dans un rire sonore
qu’honore le voisinage
Ils s’aiment
En silence
se souriant, se regardant
Aux creux d’halètements sourds
serrés, noués
Dans un rire sonore
qu’honore le voisinage
Ils s’aiment
Elle est de retour
la saison du désir
la raison des amours
Déjà le soleil
échauffe les esprits
attise l’œil et l’abeille
Couperons les roses
en seront coupable
et de pires belles choses
Humecterons nos lèvres de sang
dans un élan passionné
il aura mué le lièvre blanc
À l’orée de ton coeur
mon regard repère
le sentier sinueux
d’où les fée ricanent
Happé par les tons
débordant de vert
ma pudeur se mêle
à ta chaleur ambiante
Dans le sous-bois de toi
mes doigts vont baignants
pour y renaître émoi
dans la sève et le sang
Mélopée de duvet d’or
Musculature galvanisée
à saveur de récif
méditerranéen
Doigts de pieds-de-nez
au goût de cailloux mouillés
Chair en chaire
pour la léthargie liturgique
l’après-guerre des sexes
Prunelle de dentelle
enfouie sous l’oubli
des lèvre-paupières
Mélopée de duvet d’or
Cette nuit cette rêve
mes chaînes s’enivrent
de mes peurs bleues
parce que le rouge
la lumière et
l’arc-en-ciel
Cette nuit cette rêve
mes chaînes d’enivrent
de mes plaintes-rires
parce que vos souffles
vos haleines et
vos gencives
Cette nuit cette rêve
mes chaînes s’enivrent
de mes sueurs froides
parce qu’embrasser
boire et aimer
Séisme éperdu
ton sursaut dans la nuit
Balises, mensonges et plaintes
Les gémissements abondent
sur les songes parsemés
Triptyque passionnant
et brise frétillante
ton éveille cultive les pudeurs
d’une main hésitante
Au grand rendez-vous des fées jardinières
la rosée scintille
La brume du matin cède doucement
son labeur amoureux
à la lumière suave
d’où naissent radieuses
des fleurs inédites
Derrière les rideaux
l’ennui des pièces vides
Dans le vieux manoir
les poutres craquent
en échos débordant d’ivresse
Sur les murs, que des rides
de brique et de papier
Plus un meuble où s’asseoir
pour y bercer le soir
Seul un lit se repose
Sur lui, doucement s’immisce
le souvenir des roses
et le spectre du Lys
Ventre amphore
Savoir caverneux
de l’incessant cœur en pleur
qui n’a su assouvir ma soif
As-tu pâti de moi?
Goulot glauque
Œil utérin
De ma fuite follement lumineuse
vers les couleurs froides du monde
T’ai-je fais ombrage?
Torrent de sang
de sueur mêlé
Dans ma frénésie de l’étonnement
Dans la douleur d’une réponse
Ma chute fut-elle plutôt tienne?
Inspiration originelle
Vent vivant de l’éveil
Ton murmure salutaire
réchauffa l’instant de ma vie