Martyr de rien

Pour détourner la perdition

Martyrs de la tradition

Pour survivre à l’éternité

Martyrs de la modernité

Ils auront tué les passions

Martyrs de la traditions

Auront gangréné la liberté

Martyrs de la modernité

Jamais ne saisiront

Martyrs de la tradition

Leur seule unanimité

Martyrs de la modernité

 

 

Civil en cavale

Pourtant j’ai voté et voté

Ho que j’ai voté

Mais toujours contre moi

Je me suis associé, associé

Ho tant et tant d’associés

D’hommes, de femmes, de monstres infiltré

On a marché, protesté

Comme on s’est exposés

prosternés

Comme on nous a faits marcher

On s’est fait matraquer, taxer, embaucher

Ho les beaux bénéfices et les vacances

Jamais assez pour les enfants

 

Ne me réclamez plus par des papiers

tachés de codes et de chiffres

Ne m’appelez plus du tout

J’ai déserté la caverne

Je chante sur la route du doute

Civil en cavale

Citoyen de rien

 

Lumières

Un peu de lumière

pour retrouver l’univers

à travers le smug de Shanghai

Un peu de lumière

pour mes frères et mes pères

à travers la poussière militaire

de l’aciérie, de la scierie, de la Syrie

dans toutes les Libye de nos limbes

et ma lubie libertaire

Une peu de lumière

pour le partage des exiles

à travers la grisaille du white trash nord-américain

pour qu’elle nous exhalte

vers la verdure d’une jeunesse à nommer

vers une grande architecture tectonisée

Un peu de lumières

pour s’esclaffer de rire de Rio à Riyad

de la rivière à la rizière

à travers le gâchis des oligarchies

Entre le Nord et le Sud

de la carte magnétique

et l’étique maligne

des porte-folios trop tropicaux

Un peu de lumière

pour que luise ton œil, ta larme et ta vie

à travers le chagrin que j’ai versé sur toi

cette nuit, ce matin, aujourd’hui

Que scintillent ces mots

romantiques, élégiaques et névralgiques

à travers les tics et les tacs du retardement ambiant

Pour que quand le Grand Soir viendra

ni la nuit ni le monde ne tombe

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